On ne présente plus Bernard Werber, un des rares auteurs français à connaître une véritable renommée internationale (il a été traduit dans plus de 30 langues) depuis la parution de « Les Fourmis » en 1991.
On peut ne pas aimer cet auteur car son originalité est à l’origine d’un effet un peu pervers : comme ses livres ne ressemblent à aucun autre, certains lecteurs perdent leurs repères et n’arrivent à accrocher. Mais ils sont rares ces lecteurs déçus car le talent de Bernard Werber est tel qu’il réussit à « scotcher » ses lecteurs du début jusqu’à la fin de ses histoires. En outre, il possède une imagination si fertile qu’il réussit à nous étonner à chaque livre. C’est encore le cas avec les contes fantastiques qui composent cet ouvrage.
Il s’agit de vingt petites histoires écrites sous forme de contes, de légendes, de mini-polars qui ont la particularité de toutes présenter une hypothèse poussée à son extrême. Exemple d’hypothèse : Comment fonctionnerait un monde où les nombres seraient à la base de tous les savoirs ? Ou bien : Et si une météorite tombait sur le jardin du Luxembourg ? Ou encore : Serait-il possible à l’humanité d’éviter les catastrophes ? Et si on avait un esprit limité et qu’on ne pourrait compter que jusqu'à vingt ? Et si l’on partait en vacances au XVII e siècle après s'être fait vacciner contre la peste ? Et si une météorite tombait sur le jardin du Luxembourg ? Et ainsi de suite...
Ce qui est exceptionnel, c’est que ces hypothèses scientifiques ne sont pas là pour poser des questions oisives dans une sorte de traité scientifico-fictionnesque, mais elles sont à la base de nouvelles littéraires assez extraordinaires où se côtoient poésie, théories philosophiques les plus amusantes, décors un peu fous, personnages très drôles et truculents. Il en résulte une lecture fort amusante et cela va plaire aussi bien aux amateurs de Werber qu’à ceux qui vont le découvrir.