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Le Livre de Poche, Collection Littérature & Documents, 384 pages,1980, 6,20 €

Si, un peu plus de 30 ans après sa parution, on parle de ce roman, c'est parce qu'il est devenu un classique et que le temps n'a pas eu de prise sur lui... au contraire.

C'est dans le plus pur style d'un gamin de banlieue que Cavanna nous raconte son enfance à Nogent, sur les bords de la Marne, l'immigration italienne des années 20, la précarité et la pauvreté. C'est drôle et émouvant à la fois, et c'est plein de portraits savoureux, d’événements qui ont eu lieu, de descriptions de lieux, avec un style très particulier, truculent, emporté, torrentiel. Si on a vu Cavanna à la télé lors d'interviews, on a l'étrange sensation qu'il est là en train de nous raconter ses souvenirs car il écrit comme il parle... ou parle comme il écrit.

Comme François Cavanna n'est plus très médiatisé, voici une brève présentation pour ceux qui ne le connaissent pas. Il est né à Nogent-sur-Marne en 1923, a grandi dans une famille d'immigrés italiens (c'est ce qu'il décrit dans « Les Ritals »), a quitté l'école à 16 ans et enchaîné les petits boulots. A 22 ans, au sortir de la guerre, il découvre le journalisme où il déploie ses talents de dessinateur et d'écrivain. Il fonde la revue satirique « Hara-Kiri », qui devient ensuite « Charte Hebdo » où se font connaître notamment Gébé et Wolinski. Il écrit également des romans, des essais et des récits autobiographiques. « Les Russkoffs », qui fait suite aux « Ritals », a remporté le prix Interallié en 1979.

Pour terminer, afin de vous donner vraiment envie de découvrir ce livre magnifique plein d'humanité et d'appétit de vie, un florilège de critiques de l'époque.
"Même que sa boîte noire - pour ce qui est de ses souvenirs de gosse entre six et seize ans - est pleine de choses drôles, émouvantes, débordantes d'affection et de joie. Y a-t-il un livre sur l'enfance qui sonne plus vrai que celui-ci ?" (Bernard Pivot, Lire)
"Enfin, il y a, tout au long de ces pages, le ton Cavanna. Les lecteurs de « Charlie Hebdo » le reconnaîtront, bien sûr, mais ils seront peut-être surpris d'y découvrir tant de tendresse. Avec le contrepoint d'une musique mélancolique aux histoires les plus hilarantes, et des échos burlesques aux histoires les plus poignantes." (Rosa Laisné, L'Express)
"Cavanna, avec son ton familier de baratineur, nous dépeint ses jeunes années d'une façon décousue, se rappelant en vrac les meilleurs moments de son existence d'avant seize ans, à une époque plutôt joyeuse malgré la guerre qui pointe à l'horizon." (Jean-Claude Lamy, France-Soir)

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