« Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu'il approche la main. L'espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Depuis des années, quelque chose me disait qu'en suivant les chemins du coton, de l'agriculture à l'industrie textile en passant par la biochimie, de Koutiala (Mali) à Datang (Chine) en passant par Lubbock (Texas), Cuiabá (Mato Grosso), Alexandrie, Tachkent et la vallée de la Vologne (France, département des Vosges), je comprendrais mieux ma planète. Les résultats de la longue enquête ont dépassé mes espérances. Pour comprendre les mondialisations, celles d'hier et celle d'aujourd'hui, rien ne vaut l'examen d'un morceau de tissu. Sans doute parce qu'il n'est fait que de fils et de liens, et des voyages de la navette. »
Tout est dit dans ces quelques lignes de l'auteur. Cet ouvrage s'adresse à ceux qui tentent de comprendre la mondialisation très facilement sans trop se prendre la tête. En effet,ce texte est à mi-chemin entre l'essai explicatif, le roman et le carnet de voyage. C'est ainsi qu'Orsenna nous apprend, avec des mots simples, comment marche l'économie soutenue par l'aide publique, le lobbying, la pression exercée par la course à l'innovation technologique, les conditions de travail et l'environnement. Tout cela en nous racontant aussi son voyage, son périple à travers l'espace et le temps puisque tout peut être différent selon que l'on se trouve au Brésil ou aux Etats-Unis...
Du Brésil à la Chine, du Tenessee à l'Ouzbekistan, en passant par la Mali et l'Egypte, l'auteur nous livre ses pensées, parsemées d'anecdotes, qui nous font comprendre comment la culture locale s'imbrique tout naturellement avec l'économie liée à la récolte ou à la transformation du coton.
En fait, Erik Orsenna prend beaucoup de précautions avant d'affirmer des choses et on peut dire, en définitive, qu'avec cet ouvrage nous ressentons, plus que nous n'analysons, la mondialisation.