Evaluations individuelles, contrats temporaires, sous-traitance, restructurations permanentes, exigences de productivité et de flexibilité, mise en compétition des salariés… L’organisation actuelle du travail peut revêtir une forme de violence sociale. Cette dernière est à l’origine d’un profond mal-être au travail qui devient un lieu de précarisation sociale et de fragilisation. Une situation de plus en plus intenable physiquement et mentalement mais souvent invisible.

Comment changer ce système ? Quelles sont les actions et résistances collectives à mener ? Comment se développent-elles ? Comment les étendre afin de faire du travail une question politique et démocratique ? Au travers de cette campagne d’information et de sensibilisation, le Cepag et la FGTB wallonne (en collaboration avec la FGTB Bruxelles) tenteront de répondre à ces interrogations pour faire du travail une question politique et démocratique.

Travail & capitalisme

L’entreprise se rapproche aujourd’hui d’un régime despotique « par la formidable coercition que font peser sur les salariés les marchés financiers, le chômage et/ou la précarité de masse. Mais surtout, elle semble trouver le moyen d’extorquer la coopération sans avoir à tolérer l’existence de collectifs de travail stables. » (Thomas Coutrot, Critique de l’organisation du travail, La Découverte, p. 76.)

L’action syndicale au sein même de l’entreprise est marginalisée, exclue voire criminalisée quand elles résistent à la dégradation des conditions de travail. Cela passe par un écartement progressif des délégués syndicaux,  la direction préférant « traiter » directement avec le travailleur.

Les problèmes collectifs sont individualisés : stress au travail, harcèlement, burnout seraient liés uniquement à des fragilités personnelles et des incompétences du travailleur. Celui-ci est pointé comme seul responsable de sa situation. Sans que ne soit remis en question la dégradation des conditions et des relations de travail.

Compétitivité avant tout !

Les représentants patronaux ne cessent de l’affirmer : pour rester compétitif, il faut modérer les salaires sinon on continuera à fermer les entreprises et à délocaliser massivement ! La rentabilité des actionnaires et l’inégale répartition des richesses entre travail et capital sont constamment préservées. Inutile d’aller chercher l’argent là où il se trouve, on préfère accroître la flexibilité des travailleurs, bloquer les salaires, briser les protections sociales conquises…

Travail & résistances collectives

Face à cette mainmise du capitalisme sur le travail et son organisation, il faut s’organiser collectivement pour créer un véritable rapport de force. Cette forme de résistance passe par :

Un syndicalisme combatif

Sans organisation collective, les travailleurs salariés sont fragilisés car ils sont seuls dans un rapport d’inégalité face à leur employeur.

Les victoires sociales, fruits de luttes syndicales (congés payés, indemnisation des accidents du travail, indexation des salaires…) sont fondées :

  • sur l’organisation collective et démocratique des travailleurs sur leur lieu de travail ;
  • sur l’indépendance vis-à-vis de l’employeur et  des pouvoirs politiques ;
  • sur la conquête du contrôle des conditions de travail ;
  • sur une dynamique syndicale interprofessionnelle forte.

 Un contrôle démocratique

La création d’emplois mais aussi le contenu de l’activité de travail sont des questions centrales pour le mouvement syndical : Qui travaille ? Dans quelles conditions ? Pour qui ? Qui le décide ? Que produit-on ?

Inverser la perspective en se centrant sur la satisfaction des besoins sociaux et la création d’emplois utiles permettrait de construire une dynamique de défense des protections sociales et d’amélioration des conditions de vie par la pratique du contrôle démocratique.

Action syndicale

Au travers de cette sensibilisation, le Cepag et la FGTB wallonne entament une recherche en profondeur sur l’organisation du travail aujourd’hui. Une thématique à mettre en lien avec d’autres questionnements autour, par exemple, de la fiscalité ou de la dette publique.

L’objectif ? Rendre visible et dénoncer les conditions des travailleurs, démontrer les conséquences dramatiques des formes d’organisation du travail et construire des moyens d’action avec les délégués et les travailleurs.

Vos témoignages

Pour nous aider dans cette réflexion et organiser la résistance syndicale, nous avons besoin de témoignages de terrain. Vous pouvez nous envoyer vos expériences à l’adresse suivante :travailatcepag [dot] be ( travailatcepag [dot] be).

Le Cepag est également là pour vous proposer des formations autour de la question du travail. N’hésitez pas à nous contacter !

Et pour creuser davantage le sujet : "Le travail, une question politique", un ouvrage rédigé par Nicolas Latteur, formateur au Cepag et publié aux éditions Aden

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