Hier soir, les trois chaînes de radio-télévision publique grecque ERT ont cessé d’émettre. Un écran noir imposé arbitrairement par le gouvernement. Sans aucune concertation. Sans le moindre débat parlementaire.
Les prétextes invoqués – manque de transparence et coût excessif – ne trompent personne. Il s’agit d’une nouvelle attaque contre le peuple grec, une nouvelle coupe budgétaire, doublée d’une véritable censure, exigée par la Troïka.
Pour satisfaire les exigences toujours plus folles de la Troïka (Union européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds monétaire international), le gouvernement grec a donc décidé, mardi soir, de fermer unilatéralement l’ERT. 2.656 travailleurs se retrouvent à la porte sans autre forme de procès...Avec seulement la vague promesse de pouvoir postuler dans la nouvelle structure qui devrait s’ouvrir avec un nombre réduit de salariés. Une bonne manière pour le gouvernement de se débarrasser des salariés les plus dérangeants. Le personnel d’ERT est en effet connu pour sa combattivité et sa réactivité syndicale, notamment face aux différents plans de restructuration que le gouvernement tentait de leur imposer.
Malgré les mobilisations populaires et les grèves générales, malgré les aveux d’erreur du FMI, malgré l’échec évident des politiques d’austérité et la récession généralisée, malgré l’influence grandissante d’un parti politique se réclamant ouvertement du nazisme… Le gouvernement grec s’entête dans sa logique austéritaire. Entre les intérêts de sa propre population et ceux de ses créanciers, il a depuis longtemps choisi.
Plus largement, on voit ici l’aboutissement de la logique suicidaire de l’austérité qui détruit petit à petit tous nos acquis démocratiques et sociaux. En Belgique aussi, le gouvernement s’est déjà attaqué aux travailleurs et aux plus faibles d’entre nous au nom de la rigueur budgétaire : appauvrissement programmé des sans emploi, détérioration des périodes assimilées pour la pension, coupes clairs dans les services publics, gel des salaires, manipulation de l’index… Et, non content de ce bilan désastreux, il veut maintenant nous enfermer dans cette logique pour l’éternité en ratifiant le fameux TSCG, le Pacte budgétaire européen.
Maintenant, STOP !
L’austérité, c’est injuste, désastreux et ça ne marche pas ! Une prise de conscience et un changement de cap radical s’imposent.