Pour Isabelle Stengers, philosophe et professeure à l’ULB, nous avons changé d'époque : l'éventualité d'un bouleversement global du climat s'impose désormais. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques mais aussi inégalités sociales croissantes ne sont plus des problèmes pouvant être traités de manière isolée. Le réchauffement climatique a des effets en cascade sur les êtres vivants, les océans, l'atmosphère, les sols. ..
Pourtant, nos dirigeants semblent totalement incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance actuel doit être maintenu coûte que coûte, même s’il est irresponsable, voire criminel.
Un exemple ? L’ouragan Katrina qui, en 2005, a dévasté la Nouvelle-Orléans. Les populations les plus démunies ont été littéralement abandonnées à leur sort tandis qu’on mettait les riches, et leurs biens, à l’abri. Une situation, véritable symbole de barbarie, qui a marqué les esprits.
Mais dénoncer n'est pas suffisant. Il est temps d’apprendre àbriser le sentiment d'impuissance qui nous menace, àexpérimenter ce que demande la capacité de résister aux expropriations et aux destructions du capitalisme, et ce à tous les niveaux.
Ce sont les chemins de cette alternative que nous tenterons d’explorer avec Isabelle Stengers qui présentera la réflexion qu’elle a développée dans son ouvrage « Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient » paru aux éditions La Découverte.