La réduction du temps de travail se situe au cœur des luttes syndicales depuis le XIXème siècle, avec pour aspirations la diminution de la pénibilité, le partage du travail et la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Depuis les années ’80, malgré d’énormes gains de productivité, le discours politique dominant a changé. Avec le mantra du « travailler plus pour gagner plus » la réduction du temps de travail est devenue non seulement démodée mais considérée économiquement irréaliste dans un monde de plus en plus compétitif.
Pourtant, la réduction du temps de travail prend tout son sens dans le contexte de la crise écologique actuelle. Il est démontré qu’elle peut avoir un impact sur un ensemble d’indicateurs environnementaux au niveau macroéconomique.
Par ailleurs, il faut que notre société se dégage du modèle productiviste selon lequel l’augmentation continue de la production est toujours possible et désirable.
Dans les faits, monde associatif et syndical peut s’appuyer sur les ressources du droit pour développer de nouvelles luttes juridiques et sociales en faveur d’un modèle qui articule le bien-être de la population et le respect des limites planétaires.
En effet, Notre système de droit social est ambivalent à l’égard du productivisme. Il en est à la fois un pilier central mais contient aussi, dans ses marges, des éléments qui permettent de relativiser et de challenger le modèle post-productiviste.
Pour en parler avec nous :
- Mehtap AKGÜÇ, Senior researcher European economic, employment and social policies Unit European Trade Union Institute (ETUI)
- Elise DERMINE, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Présidente de l’Association belge pour le droit du travail et de la sécurité sociale.