Huit anciens salariés (dont sept syndicalistes) de l’usine Goodyear d’Amiens condamnés à 24 mois de prison, dont 9 fermes, pour « séquestration » du DRH et du directeur de l’usine durant quelques heures, début janvier 2014. On croit à un mauvais rêve…
300 syndicalistes espagnols poursuivis au pénal et au civil pour avoir exercé leur droit de grève… Là, c’est carrément un cauchemar !
Un délégué de la CGSP cheminots frappés d’astreintes pendant la grève des 6 et 7 janvier… Pincez-moi, je vais me réveiller !
Sous nos yeux, nos dirigeants politiques, applaudis par les patrons et relayés par une certaine presse, se déchaînent contre les organisations de défense des travailleurs. Une offensive sans précédent qui montre à quel point les syndicats gênent un système de plus en plus oppresseur, surfant sur la déferlante « à droite toute » qui frappe le Vieux continent.
Celles et ceux qui appellent de leurs vœux l’affaiblissement, voire la disparition totale, du contre-pouvoir syndical ne mesurent pas toujours le lien irréductible entre ce dernier et la démocratie. Car ces organisations de travailleurs luttent chaque jour pour nos droits (que vous soyez syndiqués ou non d’ailleurs). Ces droits fondamentaux tellement menacés aujourd’hui.
Les ennemis des syndicats sont trop souvent les mêmes personnes qui trouvent que la liberté d’expression doit être muselée, que les réfugiés sont trop nombreux, que les musulmans ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer, que les demandeurs d’emploi sont responsables de leur statut……
N’attendons donc pas que les organisations de travailleurs soient détruites pour nous rendre compte à quel point elles étaient indispensables.
Comme l’écrivait M. Niemöller : « Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je ne suis pas syndicaliste. (…) Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait personne pour protester ».