Dans un monde « plein de bruits et de fureur », pour plagier Macbeth, il est parfois revigorant de voir que la démocratie ne se laisse pas abattre si facilement.

Pourquoi ? Peut-être parce que tous les rouages décisionnels ne sont pas dans les mêmes mains.

Quand un juge fédéral américain barre la route au décret anti-immigration (et surtout anti-musulman) de Trump; quand une cour d’Appel belge intime l’ordre à Théo Francken d’octroyer un visa humanitaire à une famille syrienne, c’est la séparation et l’indépendance des pouvoirs qui jouent pleinement leur rôle face à l’arbitraire de certaines décisions politiques.

Evidemment, cette indépendance ne plaît pas à tous: Bart De Wever a fustigé le « gouvernement des juges »[1] et Donald Trump, avec sa finesse habituelle, lançait un tweet (encore un !) rageur :  « Où va notre pays quand un juge peut arrêter une interdiction de voyager faite pour des raisons de sécurité intérieure et quand n’importe qui, même avec des mauvaises intentions, peut entrer aux Etats-Unis  »[2].

Le monde est rempli de mauvais perdants…