« La plupart des montants des allocations de chômage restent inférieurs aux différents seuils de pauvreté » (rapport annuel 2023 de l’ONEM).
Au chômage, ce serait la belle vie : aucune obligation, aucun contrôle mais aussi des allocations beaucoup trop élevées qui n’inciteraient pas à aller bosser.
Sauf que… tout ça est totalement faux
Le chômage est‑il vraiment une rente bien confortable ?
La réponse tient en une seule phrase, extraite du dernier rapport de l’ONEM : « La plupart des montants des allocations de chômage restent inférieurs aux différents seuils de pauvreté ».
Même si cette phrase résume bien la situation de l’immense majorité des chômeurs et chômeuses, quelques explications s’imposent :
- L’allocation est un pourcentage de l’ancien salaire, qui varie en fonction de la durée de chômage et de la situation familiale.
- Certaines personnes peuvent, en fonction de leur ancien salaire et au tout début de leur période de chômage, avoir une allocation supérieure au seuil de pauvreté.
- Mais ça ne dure pas : avec la dégressivité (les allocations baissent au fil du temps), tout le monde se retrouve très vite sous le seuil de pauvreté.
La droite et le patronat l’ont bien compris : pour faire oublier le faible niveau des salaires et alimenter la stigmatisation des chômeurs et chômeuses, rien de mieux que d’alimenter les fantasmes sur un système qui serait « bien trop généreux » avec les « inactifs ».
La preuve ? Cet argument est repris depuis des années un peu partout en Europe.
Dans chaque pays, la droite et le patronat (ainsi que certains responsables se prétendant de gauche) affirment que le système le plus (et trop) généreux est… celui de leur pays !
Vous avez dit 65% du salaire ?
La législation actuelle prévoit un taux de remplacement de 65% du dernier salaire (brut), en début de chômage.
Sauf que, ça, c’est la théorie !
En effet, le salaire pris en compte est plafonné à 3.365 € brut. Un plafond qui est dépassé par 70% des salariées et salariés en Belgique, qui n’auront donc pas droit à ce pourcentage annoncé s’ils perdent leur emploi.
Quelques notions importantes : de quoi parle‑ton ?
Non, être au chômage, ce n’est pas être en vacances !
Non, les chômeurs ne sont pas des assistés !
Non, le chômage ne coûte pas trop cher
Non, les sanctions ne sont pas efficaces
20 ans de démolition de l'assurance chômage en quelques courbes
Défendre le chômage, c'est défendre l'emploi !
De plus, le taux de remplacement et le plafond salarial baissent très rapidement, dès 3 mois de chômage.