Date de publication: 
01/12/2004

Des choix de société fondamentaux sont à l’agenda politique et social. La gestion des fins de carrière et le financement de la sécurité sociale continueront de marquer les grands rendez-vous des prochaines semaines, des prochains mois, des prochaines années.

Le vieillissement de la population constitue une transformation sociale déterminante dont il faut mesurer les implications avec sérénité et sérieux.

Une analyse fondée sur la réalité conduit à dépasser les discours de panique sur le financement futur des retraites. Toutes les pensions seront payables demain ! Ceux qui prétendent l’inverse, préparent le terrain d’une autre répartition de la richesse qui creuse les inégalités, appauvrit les pauvres et enrichit les riches.

Le vieillissement n’est pas une catastrophe financière comme le clament certains. Il représente au contraire une chance pour la démocratie et pour l’économie. Il est, en tout cas, l’extraordinaire fruit des progrès scientifiques et sociaux pour lesquels le monde ouvrier s’est battu et continue de se battre.

Depuis 1930, la vie a été allongée de 20 ans. Cette conquête ne peut devenir un prétexte à la remise en cause des pensions ou des prépensions.

Pas question, en effet, d’évoluer vers un type de société où la dégradation des revenus des personnes âgées les contraindrait à reprendre le travail pour subsister ou se soigner. Ce « modèle » social n’est pas le nôtre. D’où la nécessité de maintenir la liaison des pensions à l’index et de rétablir une liaison automatique au bien-être, c’est-à-dire à l’évolution du pouvoir d’achat des salaires. D’où l’importance de ne pas toucher aux périodes assimilées (la prise en compte dans le calcul de la pension des périodes de chômage et de maladie sur base du dernier salaire d’activité indexé) qui représentent un des fondements solidaires du régime légal de la pension.

Par ailleurs, tant que des travailleurs seront usés avant l’âge, tant qu’il y aura des licenciements massifs suite à des restructurations ou à des délocalisations visant la seule augmentation des taux du profit, les prépensions seront nécessaires. Les supprimer sans créer d’emplois nouveaux aurait, du reste, pour conséquence de réduire le coût des licenciements sans améliorer le taux d’emploi des personnes âgées pour lequel la Belgique est régulièrement stigmatisée.

Enfin, nous devons constater que le débat sur le coût budgétaire du vieillissement est actuellement miné par des a priori idéologiques néo-libéraux. Devant des choix déterminants pour l’avenir, il convient de remettre les données disponibles en perspective… Pour constater au contraire, qu’il n’y a pas de fatalité et que l’avenir est entre nos mains. Nous devons concrétiser notre choix, celui de la solidarité.