L’objectif de cette étude est de mettre en avant les principaux facteurs récents qui vont provoquer à court terme une dégradation significative des finances publiques locales ainsi que de ses conséquences socio-économiques. Cette tendance à la dégradation n’est pas nouvelle mais plusieurs phénomènes viennent l’aggraver.
Il ne s’agit nullement de défendre aveuglément les responsables politiques locaux qui aujourd’hui, se plaignent et dénoncent les conséquences de l’austérité. Primo, en se gardant de mettre toutes les communes dans le même panier, il faut être conscient que certaines communes ont été mal gérées. Certains responsables politiques ont commis des erreurs, voire des fautes : investissements injustifiés ou déraisonnables, clientélisme, politique de l’emploi désastreuse,… De telles pratiques doivent être dénoncées et combattues. Secundo, malgré les nombreux avertissements lancés par les syndicats du service public et d’autres mouvements sociaux sur les menaces graves que fait peser l’austérité sur les budgets locaux, les responsables politiques ont validé l’orientation néolibérale du gouvernement. D’une part, ils ont validé ou soutenu la VIèmeréforme de l’Etat (en ce compris la nouvelle Loi spéciale de financement) qui régionalise une partie de la sécurité sociale, dont les allocations familiales, ainsi que la loi sur la réforme des services d’incendie. D’autre part, ils ont fait le choix de voter le traité budgétaire (TSCG) et les autres orientations ultralibérales de l’Europe. Il est donc inacceptable et incohérent de voir des responsables politiques locaux s’insurger aujourd’hui contre des décisions qu’ils ont eux mêmes validé ou soutenu hier.