Date de publication: 
31/12/2020
Auteur: 
Alessandro Grumelli
Nombre de signes: 
60725

Parmi les mesures qui ont accompagné l’arrêt partiel de l’activité économique à partir du 13 mars 2020 figure un mécanisme assoupli et plus généreux de chômage temporaire, le « chômage temporaire corona », qui peut bénéficier à tous les travailleurs sans condition de nationalité ni jours minimum de travail antérieurs, et prévoit une allocation d’un montant supérieur à celui du chômage temporaire ordinaire : 70 % du salaire brut (plafonné à 2754 €) au lieu de 65 %, plus un supplément de 5,63 € par jour complet de chômage.

Un débat a lors surgi sur la proportion réelle du salaire antérieur que représenterait l’allocation de chômage temporaire corona. Plusieurs institutions économiques ont ainsi prétendu que cette allocation couvrait 100 % ou presque du salaire antérieur, et plus généralement que le revenu des ménages avait été intégralement préservé au cours de la crise.

La présente contribution a pour but d’objectiver la proportion réelle du salaire antérieur couverte par l’allocation de chômage temporaire sur base la comparaison entre les montants réels des allocations payées par un organisme de paiement bruxellois et le salaire antérieur des travailleurs concernés.

Cette comparaison établit qu’au cours du premier confinement, la perte moyenne de revenu d’un travailleur en chômage temporaire s’est élevée à 24 % du salaire antérieur. 

L’analyse des données de paiement est précédée d’un rappel des conséquences sociales de la crise communément admises et des chiffres de l’ampleur du chômage temporaire.