Fut un temps où l’on rêvait de révolutions.
Se battre au nom d’un idéal collectif : l’égalité humaine.
Refuser les injustices et les oppressions.
Prendre des risques personnels en défiant plus puissant que soi.
Militer pour améliorer le sort d’autres humains.
Tenter, avec les camarades, d’accoucher d’un monde nouveau.
Un monde meilleur. Un monde aussi parfait que possible.
Bien qu’ils semblent morts et enterrés de nos jours, ces rêves ont eu le mérite d’exister.
Des gens, nombreux, il n’y a pas si longtemps, ont rêvé d’améliorer la vie de leurs semblables.
Ils en ont rêvé tellement forts qu’ils se sont battus et ont lutté ensemble.
C’était une époque où le mot « camarade » secouait l’âme jusque dans ses tréfonds.
Pour quel résultat ?
Telle est la question principale de cette étude qui part de l’hypothèse - erronée ou non - que le modèle politique qui a dominé ces dernières décennies arrive à son terme. Bien qu’il soit toujours à la mode, le néolibéralisme sème tellement de crises sur son chemin que sa légitimité est de moins en moins fondée. Alors que les couches sociales les plus aisées accumulent des fortunes indécentes quand de nombreuses personnes basculent dans la pauvreté, comment croire encore que c’est en favorisant les personnes les plus riches qu’on créera de l’harmonie sociale ? De même, la libre-concurrence nous a mené au seuil de crises écologiques majeures avec des empires marchands parfois plus puissants que des États. Des empires marchands autorisés à faire tout et n’importe quoi pour s’enrichir, comme mentir à propos du réchauffement climatique (une spécialité des empires marchands pétroliers) ou exterminer massivement des espèces en rasant des forêts millénaires ou en pratiquant la pêche industrielle. Comment imaginer qu’en poursuivant ce genre de politique, on puisse atténuer les crises écologiques majeures que le néolibéralisme a provoquées ? On peut mentir aux gens un certain temps, mais vient un moment où le masque tombe et les supercheries sont éventées.
Même s’il a toujours les faveurs de nombreux gouvernements en place, le cauchemar néolibéral va probablement se fissurer, puis imploser. Pour être optimiste, imaginons alors que nous soyons nombreux à vouloir le remplacer par quelque chose de plus heureux. Tournant le dos aux sirènes immondes du repli identitaire glorifiant un groupe social au mépris des autres (comme le proposent les mouvances politiques d’extrême-droite), rêvons un instant de le remplacer par un monde meilleur. Celui d’humains gravitant ensemble autour de valeurs comme la justice sociale et l’égalité. Une chose déjà tentée par le passé… mais qui n’a pas toujours bien tourné. Pour éviter de faire bégayer l’histoire en trébuchant sur les mêmes erreurs, comprendre les raisons de cet échec est important. Pour y parvenir, remontons le fil du temps jusqu’à la création de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).