Travaillant dans le secteur non-marchand, Jean-Luc Manise a pris conscience de la baisse du nombre de militants présents sur le terrain, de la difficulté à motiver les gens, les affiliés, la population dans le cadre des modes classiques de mobilisation. Il a constaté par ailleurs, l'apparition de «nouvelles poches » de mobilisation, construites sur d'autres formes de militance : plus sporadiques, plus « multi-sujets ». Internet et les réseaux sociaux vont devenir les outils privilégiés de l’expression de ces « nouvelles poches » militantes, amenant souvent toutes une série d’effets contestés et/ou contestables. Le web en général, et les réseaux sociaux en particulier, n’ont pas fini de créer la polémique : entre les chauds partisans et les sceptiques, un fossé s’est creusé et il n’a rien de numérique. Et pourtant, qu’on le veuille ou non, ces nouveaux moyens de communication sont devenus quasi incontournables, surtout quand il s’agit de faire passer ses idées ou de mobiliser en vue d’actions diverses.
Jean-Luc Manise s'est donc interrogé sur l'articulation existant, ou non, entre ancienne et nouvelle formes de militance. Mais aussi sur l'existence de transfert entre les deux et sur l'identification des mouvements émergeants comme source de nouvelles militances en pointant à la fois tous les éléments favorables et défavorables, comme l'intermittence de la militance (le «slackitivism»). Mais aussi en pointant le sentiment de dédouanement procuré par la pseudo militance virtuelle sur les réseaux : «liker», signer un pétition, etc.
Petit tour des points de vue.