Les dirigeants des gouvernements néolibéraux ont pris, depuis le début de la pandémie, des mesures qui s’écartent de leur logiciel idéologique : intervention sociale, investissement public, recours à l’endettement, régulation de l’économie, suspension des traités budgétaires européens, etc. Ce qui était réputé impossible durant des années - et qui a conduit à plonger des populations entières dans la pauvreté et la précarité - a pu être, pour partie, abandonné dans des temps records.
Comment comprendre un tel empressement des gouvernements du Nord dans la gestion de la pandémie ? L’évocation de l’urgence ne suffit pas. Cela fait des années que les rapports du GIEC alertent sur les risques du réchauffement climatique et sur la nécessité d’une transition écologique. Pourtant, soumis aux diktats des lois de l’accumulation du capital et des multinationales, les gouvernements nous rapprochent du pire : « en dépit de 25 ans de négociations, les émissions de CO2 de 2019 dépassaient de 60% celles de 1992, année du Sommet de la Terre; en dépit de l’accord de Paris, les mesures prises par les gouvernements impliquent un réchauffement de 3,3°C – deux fois plus que les 1,5°C que ces mêmes gouvernements disaient vouloir ne pas franchir! ». Chaque année, la pollution atmosphérique causerait 12.000 décès en Belgique, 48.000 en France, et… 480.000 morts prématurées en Europe ! L’Etat d’urgence n’a pas pour autant été déclaré, les activités jugées non essentielles n’ont pas été interrompues, les transports n’ont pas été limités…
Comment dès lors expliquer que les Etats capitalistes dominants se soient littéralement enflammés pour le Coronavirus ?