Date de publication: 
11/03/2020
Auteur: 
Bruno Poncelet
Nombre de signes: 
20457

Il est des nuits où la justice est sombre. Elle a beau parader, fièrement drapée dans ses atours solennels, nous toisant du haut de ses talons juridiques, il ne faut pas la dévisager longtemps pour comprendre qu’elle est blessée, mal en point, exsangue, parfois dangereuse, au bord du gouffre…

Qu’on scrute les médias, qu’on pointe son nez dans les journaux, qu’on tende l’oreille à celles et ceux qui la vivent de près, et ça ne manque pas : tôt ou tard, résonne la chanson d’une justice aux abois. Les couplets peuvent changer (bâtiments vétustes, outils informatiques d’un autre âge, personnel manquant à des postes indispensables…), le refrain est le même : la Justice manque de moyens humains et matériels. À Bruxelles, en mars 2018, la coupe était si vide et le ras-le-bol si plein que cinq cents avocats et magistrats, allongés dans leur toge de service à même le sol, ont formé les mots « Help Justice » en accompagnant leur message de # balance ton ministre ou # faute de moyens la justice devient l'injustice.