Date de publication:
14/11/2019
26 mai 2019. Jour des élections en Belgique. La droite dure, la droite intolérante, celle qui veut « frapper» les migrant·e·s, les féministes, les gauchistes, les démocrates, les Arabes, les étranger·ère·s explose en Flandre pour atteindre presque 30% des voix. Pour tou·te·s les progressistes de ce pays, c’est un gros coup sur la tête… Dans les jours qui suivent, plusieurs manifestations contre la montée du fascisme s’organisent. Et, comme je l’ai souvent vu ces dernières années, un commentaire provenant de « notre camp» se lit ici ou là :
« C’est bien de manifester, mais, s’il vous plait, arrêtez d’être contre, cela ne sert à rien. Ce qu’il faut, c’est montrer ce que nous voulons.»
Cette critique est en partie justifiée: si l’on veut mobiliser les énergies pour un véritable changement, on ne peut pas se contenter de critiquer le capitalisme, le néolibéralisme ou le fascisme. Il faut montrer, arguments à l’appui, qu’une autre voie est possible et désirable. Cependant deux remarques doivent être faites.
Premièrement, agir contre ce que l’on ne veut pas peut être très utile, car se battre pour la justice commence souvent par combattre l’injustice. La lutte contre l’esclavage ou la discrimination envers les femmes sont de bons exemples. Ces combats, organisés autour d’une revendication contre une injustice, portent en eux les valeurs d’égalité et de liberté. Les deux positions (« contre» et « pour») ne sont pas contradictoires mais complémentaires. (...)
Analyse CEPAG publiée comme préface à l’ouvrage « Neuf essentiels sur la dette, le surendettement et la pauvreté » de Culture et Démocratie, 2019.