Malgré les instruments juridiques interdisant toute discrimination et inégalités de traitement, les personnes d’origine étrangère « restent particulièrement vulnérables sur le marché du travail ». Plusieurs études et enquêtes ont démontré que les discriminations que rencontre l’ensemble des travailleurs et travailleuses d’origines étrangères sont imputables à leur origine ethnique.
L’ethnostratification est l’une des nombreuses conséquences des discriminations structurelles qu’on observe depuis plusieurs années sur le marché du travail en Belgique. En matière de travail, d’accès à l’emploi (de qualité), les personnes d’origine étrangère rencontrent plusieurs obstacles qui ont également fait l’objet de nombreuses analyses et enquêtes depuis plusieurs décennies.
La crise sanitaire provoqué par le covid-19 a mis en évidence plusieurs inégalités qui touchent l’ensemble du pays. De nombreux rapports ont révélé que les groupes les plus fragilisés avant la crise sanitaire étaient les plus impactés par la crise sanitaire. Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), « la façon dont la pandémie est vécue est très variable selon l’âge, le sexe, l’origine ethnique, ainsi que l’emploi, le salaire et les compétences. La crise aggrave également les défis sociaux, économiques et environnementaux existants».
La présente analyse a pour objectif de mettre en lumière le phénomène de l’ethnostratification, ses impacts sur le marché de l’emploi belge et plus particulièrement dans la capitale, qui est parmi l’une des plus diversifiées en termes d’origine et de nationalité. Il s’agit de comprendre et d’ouvrir une réflexion sur l’impact de la pandémie dans une société traversée par des inégalités et discriminations sur base de l’origine dans le marché du travail.